Le village de Noyers est installé au fond de la vallée du Jabron ; le vieux village, dont il reste d’importantes construction du XIIIe s., occupait un site perché sur une croupe voisine. En raison de son histoire, il compte deux églises et encore plusieurs chapelles.
Saint-Claude appartient à ces séries d’oratoires qui balisaient jadis dans toute la Provence les limites du terroir paroissial. Elle bénéficie d’une situation privilégiée sur un replat du Rancurel, à mi-chemin entre le Vieux Noyers et le hameau de Saint-Martin d’Aigremont. Le panorama s’y étend des crêtes de Lure jusqu’aux monts d’Albion.
Dédiée à l’abbé du monastère mérovingien de Saint-Oyand (fête le 6 juin), la chapelle évoque l’orientation de la dévotion dans les pays alpestres vers les saints de la Viennoise et de la première Lyonnaise.
Jusqu’à une époque récente, elle était le but d’un pèlerinage très fréquenté le jour de l’Ascension.
L’édifice est fort modeste (longueur 18,40 m ; largeur 6,60 m) mais typique.
Sa construction est postérieure aux désastres des guerres de Religion. Elle paraît avoir été substituée à un oratoire plus ancien et avoir remplacé l’ancienne église Saint-Martin qui s’élevait dans le hameau de ce nom. Mais la chapelle ne figure pas encore dans la tournée de visite pastorale de Toussaint de Glandèves, évêque de Sisteron, en 1629.
La date de 1661 gravée sur le linteau de la petite porte latérale (côté droit de la seconde travée) donne l’époque de la construction. Mais l’édifice était en très mauvais état un demi-siècle plus tard, en particulier les voûtes. On sait, grâce au livre paroissial du curé Paul Bois, qu’il fut entièrement repris entre 1731 et 1733. « L’an mil sept cent trente, l’ancienne voûte et les murailles du côté du hameau de Saint-Martin paraissant menacer ruine, écrit-il, nous prîmes la résolution de rebâtir toute la chapelle depuis le sanctuaire qu’on avait construit depuis quelques années ». L’ouvrage fut mis aux enchères et adjugé le 9 février 1731 à Claude Jourdan, maître-maçon de Saint-Vincent, François Coullomp, dit Bourguignon, maître-maçon de Sisteron et Mathieu Eysséric, maître-maçon de Noyers, moyennant 250 livres. Ils devaient notamment lancer les deux arcs ou doubleaux que nous voyons encore aujourd’hui, l’un « à l’extrémité de la voûte du sanctuaire, l’autre au milieu du corps de la chapelle ». Les travaux furent achevés en juin 1733.
La chapelle, orientée nord-sud, comprend une nef unique de deux travées couvertes d’un berceau brisé qui prend appui très bas sur les murs gouttereaux afin de mieux absorber la poussée de la charge écrasante d’une couverture de lauzes posée sur des remblais qui tentent de caler les reins de la voûte.
La façade principale, au midi, offre la composition habituelle des oratoires de Provence : une porte en plein cintre encadrée de deux petites fenêtres qui permettent de jeter un coup d’œil sur l’intérieur, et un modeste oculus dans le pignon.
Cette disposition a été voulue par le prudent curé Bois. « Comme la chapelle Saint-Claude, dit-il, est furieusement exposée aux vents et que nous avons lieu de craindre qu’une gênoise de tuiles ne puisse résister à la violence des orages, il a été trouvé bon, sur la proposition que j’en ay faite, de faire une génoise de pierres de taille tout autour de la nouvelle bâtisse, ce que l’on aura, s’il semble, bien du plaisir de voir ».
L'église Notre-Dame-de-Bethléem date du XIIIe siècle. L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1913.
Alors que l'édifice menaçait de tomber en ruine, des travaux de restauration ont eu lieu, de 1968 à 1974, puis en 1976 et 1977. Une messe de monseigneur Collin, évêque de Digne, l'a reconsacrée au culte en 1977.
Les contreforts plats sont issus du premier art roman influencé par le modèle de l'art antique. La nef est composée de quatre travées, avec des arcs de décharges latéraux, et voutées en berceaux brisés. Le chœur à chevet plat, caractéristique des églises cisterciennes, est éclairé par trois baies plein cintre. La toiture est en lauzes.
Cette église, bénie au mois d’août 1860 par l’Abbé Caire, prit le nom de Notre-Dame-de-l’Immaculée-Conception.
Vaste édifice composé de plusieurs chapelles, sa nef unique est divisée en trois travées et son clocher porte à son extrémité le diamant de la reine Jeanne, don de M. Eysseric, président du Tribunal de Sisteron.
Sa réalisation allait bouleverser l’ensemble de la paroisse. En effet, peu après, ce furent le presbytère, le prétoire du juge de paix, l’école qui furent construits. Peu à peu, le village du bas,
Comme on l’appelait alors, s’agrandissait et la construction de la mairie en 1913 ne fit qu’accentuer son développement.
Désormais, “Notre-Dame-de-l’Immaculée-Conception” devait rythmer la vie de la paroisse. Elle méritait soin et attention et, au cours des 150 ans qui viennent de s’écouler, elle a toujours bénéficié de nombreux travaux d’entretien.
En juin 2021 a eu lieu la deuxième tranche des travaux du clocher de l’église Notre Dame de l’immaculée conception de Noyers sur Jabron. Le haut du clocher a été entièrement rénové. Cela a été l'occasion de voir de plus près la croix surmontée du « diamant de la reine Jeanne » qui a été exposée à la mairie pour des raisons de sécurité durant le temps des travaux. Ce magnifique bloc de quartz taillé d’un poids d’environ 300 g brille sous les rayons du soleil depuis plus de 150 ans.